Nicolas Vincent, ancien délégué CGT de la raffinerie Petroplus, a été remercié par le secrétariat fédéral du Parti socialiste de Seine-Maritime. Nicolas Rouly, premier secrétaire fédéral du PS, a soumis lors du conseil fédéral, le jeudi 9 juin 2016, une proposition de réorganisation du secrétariat fédéral, qui a conduit à l’éviction de Nicolas Vincent, en charge des entreprises et du dialogue social, au sein du groupe socialiste de Seine-Maritime. Détails.
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« Syndicaliste, ouvrier et de gauche »
Sur les réseaux sociaux, Nicolas Vincent réagit à la décision prise par les membres de sa famille politique. Pour ce dernier, le PS fait fausse route et ses prises de position contre le gouvernement actuel expliquent son éviction :
Aujourd’hui, le PS fonce dans le mur en klaxonnant, ma seule erreur a été de les prévenir en leur demandant de changer de direction. Cela a valu mon éviction du secrétariat fédéral.
L’ancien délégué CGT de Petroplus revendique son appartenance à la culture ouvrière et affirme haut et fort ses convictions politiques :
J’étais déjà syndicaliste, ouvrier et de gauche. Je pense que c’est d’ailleurs pour ces raisons que j’ai pu intégrer ces listes. Ai-je changé ? Non ! Je suis toujours à la CGT, ouvrier et de gauche. Étant moi-même sur le terrain et issu du terrain, j’entends et j’écoute l’avis des gens.
Sur son compte Twitter, Nicolas Vincent multiplie les tweets qui dénoncent les actions du gouvernement.
François Hollande dit “il faut savoir arrêter une grève …” Nous lui répondons “dès que satisfaction a été obtenue !” Citation M. #Thorez
— Nicolas VINCENT (@vincentnico76) 7 juin 2016
un shampoing aux oeufs … c’était la mode avant même #DOP en vantait les bienfaits . @EmmanuelMacron à #Montreuil pic.twitter.com/0fvobl4dMc
— Nicolas VINCENT (@vincentnico76) 6 juin 2016
« Un souci de cohérence »
Contacté par Normandie-actu, Nicolas Rouly estime que Nicolas Vincent a franchi la ligne rouge :
Beaucoup de socialistes expriment leurs désaccords, mais le souci que nous avons rencontré, c’est dans la conception du vivre-ensemble. Le conseil fédéral a agi par souci de cohérence. Les choses sont d’une clarté absolue : on ne peut pas communiquer sur une proposition de candidature dissidente pour 2017 et rester au conseil fédéral. Il y a des bornes à ne pas franchir.
Le premier secrétaire fédéral du PS de souligner que personne n’a voté contre le projet de réorganisation : « Un groupe, qui soutient Nicolas Vincent, n’a pas pris part au vote, mais aucune opposition n’a été rencontrée ; ce qui confirme la cohérence de la démarche. La communication de Nicolas Vincent sur cette décision ne fait que confirmer que ce choix s’imposait. »
« Une seule rage, celle pour le progrès social »
Nicolas Vincent dénonce cette sanction. « Pour terminer par une expression que j’ai beaucoup entendue de la bouche de ma grand-mère : quand tu veux te séparer de ton chien, tu dis qu’il a la gale. Moi, je n’ai qu’une seule rage, celle pour le progrès social. »
Suite à l’annonce de mon éviction du secrétariat fédéral du #PS76 voici ma réaction. @paris_normandie @76actu pic.twitter.com/VWdOTMoVxS
— Nicolas VINCENT (@vincentnico76) 10 juin 2016
Après l’annonce de son éviction, le syndicaliste avait dénoncé, via les réseaux sociaux, l’attitude de Nicolas Rouly, reprochant l’absence de pluralité et le manque d’ouverture du secrétaire fédéral :
La pluralité et l’ouverture d’esprit ne sont pas son fort ,@NicolasRouly vient de me virer du Secretariat fédéral #49-3Normand
— Nicolas VINCENT (@vincentnico76) 9 juin 2016
La loi Travail et les récents choix politiques du gouvernement de François Hollande déchirent la gauche : entre partisans de la loi El Khomri et opposants, le torchon brûle, comme en attestent les discordes qui viennent diviser les fédérations locales.
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