Le tribunal de commerce de Rouen a décidé la liquidation judiciaire de la raffinerie Petroplus, basée à Petit-Couronne, le 16 avril 2013. Toutes les offres de reprise ont été rejetées, dont la dernière en date, celle du Libyen Murzuq Oil, qui avait pourtant utilisé tous les recours possibles pour faire accepter son projet.
« Non, nous ne sommes pas morts ! »
Depuis, Yvon Scornet, représentant de l’Intersyndicale, se bat pour que le sort des salariés et de la raffinerie ne soit pas oublié. Dans un communiqué diffusé mardi 20 août 2013, ce dernier dénonce l’organisation d’un « enterrement de première classe » et un « silence radio » de la part du gouvernement. Il signale également la mise en vente d’une partie du matériel de l’entreprise qui viendrait compliquer la reprise éventuelle de l’activité.
D’un coté, le gouvernement fait silence radio et considère que la seule information sur Petrolus est que le dossier est clos et que l’on doit trouver un autre avenir au site, le mandataire-liquidateur a planifié les licenciements dès le 16 avril (même si beaucoup attendent leurs indemnités) et mis en vente certains matériels ou catalyseurs du site, quitte à rendre la reprise encore plus difficile en apportant des surcoûts ; et de l’autre, certains membres de l’Intersyndicale, avec le soutien de nombreux salariés, continuent de travailler pour maintenir la capacité du site et aider à la constitution des dossiers de reprise. Non, nous ne sommes pas morts !!!!!, s’exclame-t-il.
« Le gouvernement ne veut pas d’un repreneur pour le site »
De plus, Yvon Scornet accuse le gouvernement d’avoir menti sur ses intentions de sauvegarde du site à tout prix. L’Intersyndicale ne comprend pas pourquoi les offres de reprises proposées ont toutes été rejetées et pointe du doigt une entrave administrative de la part du gouvernement.
Ce qui se dit sur les places pétrolières de certains pays, c’est que depuis le début le gouvernement ne veut pas d’un repreneur pour le site et surtout s’il vient d’un pays émergent. Les salariés du site et tous leurs amis en ont marre des belles phrases. Il est largement possible de sauver ce site et nous voulons vraiment un soutien actif de l’État français, déclare le syndicaliste.
L’Intersyndicale s’est tournée vers le ministère du Redressement productif et celui des Affaires étrangères afin de débloquer une situation qu’elle juge prioritaire.